Clay REGAZZONI-Manfred GIET[/caption]
Énorme pensée en souvenir de Gianclaudio Giuseppe REGAZZONI, dit Clay, né le 5 septembre 1939 à Mendrisio dans le Tessin Suisse et qui est mort accidentellement, il y a de cela déjà … 18 ans, le 15 décembre 2006, alors qu’il circulait en Italie sur l’autoroute A1,reliant Milan à Bologne et il aurait eu 85 ans en ce 5 septembre 2024.
Ce Tessinois à l’aspect toujours un peu bourru et à la mentalité plus Italienne que Suisse a fait partie de cette génération de pilotes au grand cœur et bourré de talent sans toutefois jamais atteindre un titre mondial en F1 ou en endurance.
Après des débuts quelque peu laborieux dans ce qui à son époque était encore véritablement l’antichambre de la catégorie reine, la F2, grâce à sa persévérance, son courage à toute épreuve et aussi bien évidemment sa pointe de vitesse, Clay parvint à se sublimer en 1970 en remportant non seulement trois victoires sur huit épreuves face à des ‘cadors qui avaient noms à l’époque BELL-FITTIPALDI-PETERSON-CEVERT-JABOUILLE-REUTEMANN-RINDT ou encore son compatriote Jo SIFFERT, mais décrochant également dans la foulée, le titre de CHAMPION d’EUROPE de la discipline qui pour lui devenait la clé pour lui ouvrir les portes vers le sommet du sport automobile, la F1.
[caption id="attachment_475552" align="aligncenter" width="600"] REGAZZZONI sur Ferrari en 1971 lors de son premier passage à la Scuderia- Photo Manfred GIET[/caption]
La Scuderia FERRARI où ‘’ Il Commendatore’’ qui préférait le titre d’Ingéniére, alias Enzo FERRARI, qui le suivait et l’avait sur son radar depuis un moment, lui déroula rapidement le tapis rouge pour l’attirer dans ses rangs aux côtés de Jacky ICKX au cours de la même saison, durant laquelle il se récompensa lui-même, et par la même occasion la Scuderia bien évidemment, par une très belle première victoire et qui plus est …. Inoubliable car obtenue dans l’antre de Monza, la piste préférée des bolides de Maranello, ceux du Cheval Cabré !
Après un intermède d’un an chez BRM en 1972, suite à deux saisons – 1970 et 1971 – plutôt médiocres chez FERRARI, fin 73’ il se voit pourtant curieusement rappelé par la Scuderia pour trois nouvelles années entre 1974 et 1976, aux côté d’un certain Niki LAUDA et sous les ordres de Luca CORDERO di MONTEZEMOLO !
Période où Clay réussira une brillante 1ère campagne en 1974, au cours de laquelle il loupera le titre mondial pour seulement trois petits points face au futur Champion, le Brésilien, Emerson FITTIPALDI.
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Clay REGAZZONI- Ferrari 312-T2 lors de son deuxième passage chez Ferrari en1976- Photo Manfred-GIET[/caption]
La suite toutefois fut moins brillante, bien moins glorieuse car hormis trois autres victoires en Grand Prix, permettant à son compteur personnel d’en remporter donc en tout quatre au total pour la Scuderia, le bilan se révélant nettement moins attractif, le Suisse ne parvenant pas à faire de l’ombre à son équipier Autrichien, Niki LAUDA…
Du coup, il se vit débarqué une seconde fois par Enzo FERRARI et ce malgré tout ce qu’il avait apporté au Cheval Cabré et bien que parallèlement, Clay ait offert quelques beaux succès et de multiples places d’honneur avec les FERRARI en endurance !
La suite le vit hélas végéter en 1977 d’abord chez ENSIGN et ensuite en 1978 chez SHADOW, deux teams plutôt à la dérive à une époque, où malgré tout son talent, on passait parfois bien rapidement de héros à zéro…
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Clay REGAZZONI-Williams FW-06-1979- 1ère victoire d’une Williams en F1- Photo Manfred GIET[/caption]
Fin 1978, Frank WILLIAMS à la recherche d’un pilote aguerri aux côtés de son pilote N°1, l’Australien Alan JONES et fort de ses nouveaux sponsors Saoudiens approcha REGAZZONI à la recherche d’un bon volant, suite à ses mésaventures précédentes et qui s’empressa d’accepter le deuxième baquet de la WILLIAMS FW06.
Toutefois et même s’il restera dans les annales de l’écurie Britannique pour lui avoir offert la première victoire à WILLIAMS RACING et ce en plus lors du Grand Prix d’Angleterre, le prestigieux British GP à Silverstone en 1979, alors qu’il avait 40 ans, la suite s’avéra nettement moins fructueuse pour le brave Clay qui n’arrivait tout simplement pas à trouver de la constance !
Tant et si bien qu’en fin d’année ’79, il se retrouvait une nouvelle fois à pied et contraint d’accepter ce qui se présentait pour la suite de sa carrière.
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Clay REGAZZONI sur Ensign- Photo Manfred-GIET[/caption]
Tout comme FERRARI l’avait fait précédemment, Mo NUNN, le patron du modeste Team ENSIGN revint à la charge, pour le réembaucher à partir de 1980 sur une nouvelle monoplace l’ENSIGN N 180, certes dessinée par Ralph BELLAMY, mais dans un environnement pas meilleur qu’en 1977, comme le témoigne son début de saison 80’ où hormis à Kyalami au Grand Prix d’Afrique du Sud, terminant neuvième, il put se mettre en évidence avant le GP des USA, disputé à Long Beach dans les faubourgs de Los Angeles.
Course qui en ce dimanche 30 mars 1980, allait complètement bouleverser sa vie et briser sa carrière…
Et ce après avoir été victime d’ennuis de freins qui l’obligèrent de prendre en bout de ligne droite, une échappatoire où se trouvait malheureusement la BRABHAM de l’Argentin Ricardo ZUNINO, immobilisée et que son ENSIGN percuta violemment avant de s’écraser et s’encastrer dans un mur… à plus de 250 Km/h !
Relevé évidemment gravement blessé, le diagnostic fut sans pardon pour le malheureux REGAZZONI :
Paralysie des membres inférieurs…
Sacré handicap qui ne l’empêcha pas, grâce à un moral d’acier, d’accepter sa paraplégie et de participer par la suite à des compétitions en circuit ou à des Rallyes Raids comme le Dakar et Londres-Sydney sur des voitures spécialement adaptées à sa situation.
Malheureusement pour Clay, un autre coup du sort s’acharna sur lui, le 15 décembre 2006, lorsqu’il fut victime d’un accident fatal, en dépassant un camion sur l’autoroute A1 Milan-Bologne, au volant de son monospace qu’il conduisait quasi journellement.
Les années passent et défilent mais dix-huit ans après sa disparition, on pense toujours à lui et naturellement tout particulièrement en ce 5 septembre, date de son anniversaire
RIP Clay, on ne t’oublie pas…
Manfred GIET
Photos : Publiracing Agency
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