Vincent Salimon, Président du directoire du BMW Group France, était voici quelques jours aux commandes de la très réservée journée d’ouverture du non moins exclusif Centre d’essais international BMW Group d’Istres sur l’Autodrome de Miramas. Il y a accueilli médias et personnalités, dont François Bernardini le maire d’Istres. Là même où chaque année 4000 prototypes BMW, Mini, BMW Motorrad et Rolls-Royce sont soumis au vieillissement accéléré et à la torture de l’endurance, entre les mains de conducteurs experts, sous le contrôle de techniciens ainsi que d’ingénieurs et de systèmes auxquels rien n’échappe.
[caption id="attachment_488394" align="aligncenter" width="600"] Le maire d’Istres François Bernardini, et le président de BMW Group France Vincent Salimon.[/caption]
AutoNewsInfo a profité de cet événement exceptionnel, dans un lieu à nul autre pareil créé voici près de 40 ans par la firme bavaroise, pour passer à la question Vincent Salimon, le président du directoire de BMW Group France, une filiale internationale stratégique depuis plus de 50 ans. L’homme a une seule casquette, mais ses responsabilités son t XXL pour les marques BMW, Mini et BMW Motorrad.
Pourquoi avez-vous ouvert, en exclusivité pour des invités triés sur le volet, les portes du centre d’essais international ultra-secret du BMW Group d’Istres et révélé ce qui s’y passe exactement ?
« Parce que personne ne sait que la France est un pays aussi important pour BMW Group. Nous achetons plus de quatre milliards d’équipements chaque année à des équipementiers français ou installés en France.
« Le marché français est le cinquième du monde pour BMW, le quatrième marché mondial pour Mini, le deuxième marché du monde pour BMW Motorrad, et personne ne sait que chaque BMW, chaque Mini, chaque deux roues BMW Motorrad et chaque Rolls-Royce est testé et éprouvé en France. »
Combien de véhicules sont ainsi testés annuellement dans ce Centre d’essais BMW ?
« 4000 prototypes roulent chaque année sur ce site du Centre d’essais d’Istres. Nous avons une équipe d’ingénieurs locaux, mais aussi jusqu’à 450 ingénieurs (ndlr : de toutes nationalités) qui viennent de l’extérieur afin de pouvoir tester et éprouver nos véhicules, expérimenter les nouvelles technologies et les innovations.
« Il était important de montrer ce que nous faisons ici. On ne peut pas le faire tout le temps et ça doit être exceptionnel, puisque c’est un centre où l’on travaille 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, et je suis vraiment ravi qu’on ait pu le faire. C’était une première pour la presse française, rendez-vous dans… 30 ans ! »
Au-delà des véhicules de tourisme automobiles et motos, les voitures de compétition viennent-elles aussi ici ?
« Les voitures de compétition sont venues et il est vrai que maintenant elles viennent moins, puisqu’on nous sommes revenus au Mans (ndlr : disputer les 24 Heures dans la catégorie reine Hypercar), mais aussi en GT3 et en GT Pro au Mans, donc maintenant les voitures de compétition ne sont plus testées ici. La Formule 1 a été développée sur le centre d’essai de d’Istres. »
On a ainsi notamment vu rouler pendant leurs périodes F1 le polonais Robert Kubica, le colombien Juan Pablo Montoya, le brésilien Nelson Piquet et « Monsieur frère » l’allemand Ralf Schumacher.
Peut-on alors dire que vous êtes un président heureux ?
« Honnêtement et en toute transparence, je suis le président heureux d’un groupe qui développe des produits exceptionnels, un groupe qui performe en France car nous avons atteint l’année dernière un niveau de parts de marché record pour BMW.
« On n’a jamais vendu autant de BMW en France qu’en 2024, plus de 67.000 voitures, soit près de 4% de pénétration sur un marché qui souffre.
« Pour cela je suis le président heureux de BMW Group France, mais je suis le patron d’une entreprise du secteur automobile qui, je trouve, mériterait plus d’attention, plus d’anticipation, plus de positivisme, parce que la voiture est importante. Tout le monde en a besoin, on en a parlé pendant toute la matinée.
« Il est vrai que dans Paris, quand le transport en commun est disponible, on peut se passer de voiture, mais lorsqu’on fait une étude, quand on interroge les consommateurs, 90% des Français disent avoir besoin d’une voiture et près de 90% précisent l’utiliser tous les jours. Donc il faut qu’on travaille ensemble (ndlr : avec les pouvoirs publics) pour faire en sorte de continuer à développer une mobilité individuelle plus responsable et plus durable indispensable en France, là où on n’a pas de transports en commun. »
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Trois ans avant sa commercialisation, la BMW IX5 Hydrogen à l’heure de tests de résistance et d’efficacité à n’en plus finir, dans toutes les conditions et sur tous les terrains, au Centre d’essais international BMW Group d’Istres.[/caption]
Le sport est dans l’ADN de BMW, mais vous êtes tout de même résolument tourné vers le futur avec l’électrique, l’hybride, et l’hydrogène maintenant ?
« La technologie, le sport et les motorisations ont toujours été dans notre ADN, mais effectivement c’est surtout l’innovation qui est dans nos gènes. Nous avons commencé à développer des voitures électriques il y a près de 20 ans et on a commercialisé les premières il y a 10 ans. L’an passé un quart de nos ventes BMW en France ont été 100% électriques, plus de la moitié étaient électrifiées, 100% électriques ou hybrides rechargeables.
« Il est indispensable de travailler sur les prochaines technologies parce que nous sommes convaincus que c’est cette offre multiple qui permettra justement de décarboner le parc automobile. Cela fait longtemps qu’on travaille sur l’hydrogène, plus de 40 ans, et on est sur le point de commercialiser un véhicule hydrogène à partir de 2028.
« Pourquoi l’hydrogène est-il important ? Il permet d’assurer une mobilité zéro émission, électrique aussi avec une pile à combustible qui recharge la batterie. L’électricité est produite par la voiture, et l’hydrogène est important parce que vous n’avez pas des problèmes de température, vous ne perdez pas d’autonomie quand il fait froid. Par ailleurs il y a une moindre dépendance de la souveraineté et en tout cas ça renforce la souveraineté européenne. Pourquoi ? Parce qu’une pile à combustible c’est 10% de matières rares en moins qu’une batterie (ndlr : d’une auto de technologie 100% électrique), et ça propose une mobilité qui reste sans émission.
« Aujourd’hui, on vous a fait essayer un X5, un concept car en fait, le “iX5 hydrogen” qui propose déjà plus de 500 km d’autonomie et trois minutes pour faire le plein. Donc, c’est l’avantage du thermique en zéro émission. Attention, ça ne viendra pas à la place de l’électrique à batterie, mais ce sera complémentaire pour des véhicules plutôt gros qui ont besoin d’autonomie. »
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François Bernardini et Vincent Salimon même combat, au cœur du Centre d’essais international de BMW Group à Istres, sur l’Autodrome de Miramas, où 44 millions d’euros ont été investis au cours des dix dernières années.[/caption]
Avec quoi vous déplacez-vous ?
« Je roule en BMW i5. C’est un véhicule parfait pour le marché français, 100% électrique, avec une batterie qui permet d’atteindre plus de 500km d’autonomie tout en étant en zéro émission. Je crois que c’est important. Si vous n’avez jamais essayé une voiture 100% électrique, faites-le. Ça fait 5 ans que je roule en voiture 100% électrique et c’est un plaisir au quotidien. »
Les scooters et les motos BMW, mettez-vous parfois les fesses dessus ?
« Bien sûr ! Je suis un fan des deux-roues, d’autant plus qu’on a aussi, quand on parle de mobilité responsable, une offre en scooters électriques. La région parisiennes et le marché français sont très importants, ainsi plus d’un tiers de la production des scooters électriques, CE02 et CE04, est vendue chez nous. En termes de développement de mobilité durable, les deux-roues sont complémentaires aux quatre-roues. »
En guise de conclusion à cette exclusive journée BMW , Vincent Salimon synthétise :
« Le centre d’essais incarne l’excellence de nos équipes ainsi que la haute qualité technologique et industrielle française. C’est ici que nous testons et éprouvons l’ensemble de nos modèles, garantissant ainsi à nos clients des véhicules toujours plus performants, sûrs et innovants. Ce site stratégique illustre notre engagement à investir durablement dans l’innovation et l’emploi en France, tout en renforçant notre compétitivité sur le marché mondial. »
Nous reviendrons prochainement, par le texte et en images, sur le côté humain, technique et sur les chiffres qui caractérisent le Centre d’essais international BMW Group en compagnie d’Olivier Meurice, directeur du site, qui nous a guidés jusque dans ses entrailles.
Charles-Bernard ADREANI
Photos : CBA
Vidéo : l’interview intégrale de Vincent Salimon Président du directoire du BMW Group France
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