Il se passe toujours quelque chose annuellement au Safari Kenya Rally…
Chaque jour lors de chaque édition apportant son lot de déceptions, d’incidents, de crevaisons et parfois souvent d’abandons !Le millésime 2025 n’échappe pas à la tradition car comme toujours, les difficiles routes et pistes de terre Africaines et les longues spéciales continuent cette année encore une fois de plus de mettre à rude épreuve la résistance physique des équipages et la résistance mécanique des voitures du Mondial WRC.Cette 73éme édition n’a pas fait exception, voyant de nombreux protagonistes perdre du terrain ou, pire encore, quitter la scène et abandonner.La journée n’a pas été facile pour les équipages du Championnat du Monde des Rallyes WRC de la FIA.Après un vendredi éprouvant, la première moitié de la journée de samedi a été encore plus éprouvante avec une succession d’ornières profondes, de pistes rocailleuses et des accumulations d’eau sur des sections ressemblant à de véritables bains de boue.Fermement installé aux commandes du Safari Kenya 2025, Elfyn Evans ce samedi est passé au travers des soucis et autres pépins et de ce fait le Gallois de l’équipe Toyota a encore accentué et consolidé son avance.Co piloté par Scott Martin, il continue de dicter le rythme, suivi toutefois par les deux pilotes Hyundai, Ott Tänak et Thierry Neuville.
La seconde partie de la journée ce samedi après-midi a commencé avec une répétition de l’ES Sleeping Warrior au parcours détrempé par la pluie.Les conditions météo difficiles ont mis tous les pilotes en danger, y compris le leader Evans qui a fait un tête-à-queue, heureusement sans conséquences.
Elfyn qui résumait la situation :« Quelques péripéties aujourd’hui, c’est sûr. Ça a été vraiment difficile. Mais bon, que dire ? Jusqu’à présent, c’est un vrai Safari. Mais, vous savez, avoir deux minutes d’avance, d’habitude ça garantit quasiment la victoire, mais ce n’est pas vraiment le cas ici. Certaines parties des spéciales étaient sèches, d’autres devenaient de plus en plus mauvaises. Le problème, c’est que si tu arrives dans un endroit délicat et que tu ne peux pas t’arrêter, peu importe ce que tu fais, tu dois alors être prudent, et c’est facile de perdre pas mal de temps. »Et il concluait, précisant :« Et bien sûr, à la fin, on ne voyait absolument rien. On était à court de liquide lave-glace et on ne voyait rien du tout. Scott voyait probablement mieux que moi, je pense. Sur un rallye comme le Kenya, il faut toujours évaluer le niveau de risques je pense. On doit encore bien rouler demain, ça va de soi, et voir ce qu’on peut faire. »
Mais celui qui a certainement été le plus mal loti est Kalle Rovanperä qui, malgré avoir réussi à établir le deuxième temps le plus rapide, a atteint la ligne d’arrivée de la spéciale avec sa suspension arrière gauche pliée après avoir heurté un rocher !Le Finlandais s’est ensuite arrêté entre les deux spéciales pour tenter de réparer les dégâts sur sa Toyota Yaris.Une fois reparti, l’ancien double Champion du monde titré en 2022 et 2023, Kalle Rovanperä a affronté à un rythme réduit le parcours des ES d’Elementeita d’abord et celui ensuite de Soysambu, perdant de précieuses minutes.A l’issue de l’après-midi, le Finlandais de Toyota dégringole et glisse de la deuxième à la cinquième place du classement général provisoire.Kalle dressait le bilan de son samedi :« Ça n’a pas été une journée facile, et l’après-midi a été encore pire. Lors du deuxième passage dans Sleeping Warrior, nous avons heurté des pierres cachées dans une section boueuse. J’ai vu des traces après un virage, alors j’ai pris la même trajectoire. Il y avait une grosse pierre que nous avons percutée avec l’avant, et elle est passée ensuite juste sous le pneu arrière gauche, ce qui a cassé quelque chose au niveau de la suspension. Sur cette voiture, nous n’avions jamais cassé cette pièce auparavant, donc nous n’avions pas beaucoup d’options pour la réparer. Mais bon, nous avons quand même trouvé, entre chaque spéciale, de petites solutions à mettre en place. Cela n’a pas tenu tout le temps, mais au moins, nous avons pu prendre le départ des spéciales et, au final, arriver jusqu’ici. Je pense que pour ce type de rallye, nous pourrions peut-être emporter un peu plus de matériel pour au moins effectuer ce genre de réparations. Bien sûr, pas la pièce entière, mais de quoi faire quelques réparations rapides. »Takamoto Katusa a également de quoi se plaindre. Après avoir réalisé le scratch au deuxième passage de l’ES de Sleeping Warrior, le pilote Japonais a subi deux crevaisons dans les spéciales suivantes, terminant l’étape en quatrième position.Seul pilote à avoir évité les grosses embûches, Elfyn Evans possède près de deux minutes d’avance sur Ott Tänak et plus de quatre minutes et demie de marge sur une autre Hyundai, celle de Thierry Neuville.
Coup de théâtre à la fin en WRC2. Lors de la dernière spéciale du jour, le second passage dans Soysambu, Gus Greensmith a réussi à ravir la tête à Jan Solans.Extrêmement rapide sur les spéciales boueuses du Safari Kenya, le pilote Anglais avec sa Skoda possède désormais une marge d’un peu moins de six secondes sur la Toyota de Solans.Plus loin derrière on pointe Fabrizio Zaldivar, troisième de la catégorie avec sa Skoda Fabia Rally2.Le Gallois Elfyn Evans abordera les 66 derniers kilomètres de course, ce dimanche, en solide leader, avec une marge conséquente de près de deux minutes sur son plus proche poursuivant, Ott Tänak, certes… mais au Safari Kenya, un tel écart est loin de garantir la victoire finale, tant les obstacles ne manquent pas !
Ce n’est pas l’actuel titulaire du titre mondial qui nous démentira, lequel déclarait ce samedi soir : Ça a été très difficile, honnêtement. Déjà, hier était une journée compliquée, mais aujourd’hui… C’est difficile de décrire à quel point ça a été éprouvant pour plusieurs raisons. Tout d’abord, je ne me sentais pas bien du tout. J’ai passé une très mauvaise nuit et j’ai vraiment eu du mal à rester concentré et à faire mon travail. Mais nous avons continué à nous battre et nous avons été récompensés. Les conditions cet après-midi étaient incroyables. Je n’ai jamais vu ça de toute ma carrière. Réussir à terminer et être récompensé avec une troisième place ce soir, c’est évidemment une grande satisfaction. Au moins, ça donne un peu de motivation pour demain. Les conditions étaient extrêmes, vraiment extrêmes. On a déjà eu des Safaris difficiles, mais celui-ci est sans aucun doute le plus dur que nous ayons connu jusqu’à présent. Et ce n’est pas fini. Qui sait quelles surprises nous attendent encore demain ? » Claude JULIANPhotos : WRC – TEAMS 










