DERNIER TOUR AU BUGATTI[/caption] Mardi en milieu d’après-midi, la très ancienne Cathédrale St Julien du Mans n’a pas pu accueillir toute cette foule émue qui se pressait sur la place pour rendre un hommage à Anthony et pour soutenir une famille éprouvée et digne.Sur la place inondée de soleil les mines étaient sombres et le monde fraternel de la moto n’avait pas le cœur à bavarder. Une fois le cercueil arrivé suivie de la famille et de toute l’équipe du SERT (Suzuki Endurance Racing Team), la sonnerie d’un glas infini figeait tout le monde dans un recueillement profond. Les yeux rougis qui habituellement marquaient les fins des courses de 24 heures chez les mécaniciens et les bénévoles du SERT, s’emplissaient de vraies larmes.Et puis, l’on vit Jessie, l’épouse d’Anthony avec les deux enfants -à qui il faudra apprendre à vivre sans papa-, s’avancer derrière la dépouille de son mari, suivie de toute la famille, puis d’une foule compacte, comme un véritable raz de marée.Nous notions la présence sur les marches de la cathédrale de tous les membres du Moto Club Montgenois, où Anthony était licencié depuis ses débuts en 1998. Une fidélité appréciée par le Président, fier d’avoir compté un champion aussi brillant et aussi sympathique.
'IN MEMORIAM', ANTHONY DELHALLE.
La Presse locale et la Presse spécialisée se pressaient plus en amis qu’à titre professionnel.
Les autres équipes engagées en endurance étaient représentées (Marc Mothre, Christophe Guyot notamment) alors que l’on dénombrait, outre ceux déjà cités, les pilotes suivants : Loris Baz, Louis Rossi, Gregory Fastré, William Costes, Régis Laconi, Guillaume Dietrich, Mathieu Gines, Gregory Leblanc…Des représentants des clubs, des sportifs anonymes, des passionnés, des amis, des proches de la famille étaient venus en nombre. D’autres absents avaient adressé des fleurs, au point que la cathédrale en était jonchée et qu’il fallut mobiliser 4 fourgons pour les acheminer au cimetière.Dans une cérémonie sobre, le Prêtre délivra un message de compassion, alors que l’on pouvait admirer la force de caractère de Jessie, veuve maintenant mais capable de lire l’Évangile sans trembler et de conduire ses enfants toucher le cercueil d’Anthony, dont tout le monde, avec un brin de révolte se disait pourquoi lui, pourquoi si tôt ?Nous avons même vu un motard anonyme donner, de rage, un violent coup de poing sur un chapiteau ancestral, après s’être recueilli face au portrait d’Anthony.À la sortie, les pilotes d’Endurance se tenant solidairement par les épaules tentaient de se donner la force de ne pas exploser de chagrin. Les membres du Moto Club, tenaient leurs drapeaux de piste avec de la brume dans les yeux.