Ferrari, un nouveau coup de maître dans la Sarthe !
Le plateau de cette 92ème édition des 24 heures du Mans nous imposait la vision d’une course ouverte, indécise, haletante.Mais de là à vivre deux tours d’horloge d’anthologie, il y avait un pas que certains n’osaient franchir…Et,pourtant ! Cette édition 2024 a commencé comme une production hollywoodienne, plus de 300.000 spectateurs, une ribambelle de voitures parmi les plus efficace de la planète, des pilotes aux talents décuplés par l’enjeu, bref une course grandiose, démesurée, bourrée de technique et de volonté spectaculaire !Lorsque la nuit tomba samedi soir, on aurait aimé moins d’effet spéciaux météorologiques… On eut même une nuit d’ennui, sous une pluie froide comme dans un film de Bergman, avec comme metteur en scène un directeur de course – le très professionnel Portugais Edoardo Freitas- décidément très soucieux de mettre en avant les voitures de sécurité, eu égard aux violente averses qui inondaient tout ou partie du circuit, rappelons, qui développe tout de même plus de 13 kilomètres !!!
Au petit matin, c’était un admirateur d’Ennio Morricone, lequel mettait en scène une sorte de western spaghetti avec des flingueurs italiens, et américains.Puis patiemment, des artistes japonais prirent le relais.Comme dans un film de Kurosawa, bien construit le récit des Toyota boys, se mit en place et un instant, on crut à une possible victoire de l’Empire du Soleil Levant dans cette épreuve magique et mythique que la ba,s on nomme ‘le long, long jour…Puis Hitchkok arriva et nous délivra un final digne de ses productions les plus haletantes.
Tout cela se termina par un écart infime, moins de 14 secondes à l’arrivée sous le passage du damier sur le coup de 16 heures en ce dimanche 16 juin 2024, entre la Ferrari 499P victorieuse de l’équipage que formait le trio composé du Danois Nicklas Nielsen, de l’Espagnol Miguel Molina et de l’Italien Antonio Fuocco et la Toyota de l’Argentin José Maria Lopez, du Nippon Kamui Kobayaschi et du Néerlandais Nyck De Vries.
14 secondes et moins de deux litres de carburant dans le réservoir… Ce fut chaud bouillant ce sprint des dernières minutes de ce double tour d’horloge qui s’est déroulé comme me le soufflait l’ami Giles Gaignault, comme un GP de F1 qui aurait duré … vingt-quatre heures !!! La faillite des marques françaises !
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Les 4 Hypercar Françaises les 2 ALPINE et les 2 PEUGEOT[/caption] Deux marques françaises Peugeot et Renault, par l’intermédiaire de sa marque sportive Alpine, ont relevé le défi manceau en 2024.Les Sochaliens n’ont jamais été dans l’allure mais terminent la course sans trop de pépins mécaniques. C’est déjà bien entendu un petit exploit !… Mais que la marche est haute désormais pour justifier les investissements sans doute conséquents que le groupe Stellantis auquel appartient la firme Peugeot met dans la discipline qu’est l’endurance.Pourtant, au Mans, être devancé d’un tour ou deux, ce n’est rien ou pas grand-chose mais en 2024, c’est un gouffre puisque pendant presque toute la course, c’étaient une dizaine de protos rivaux (Ferrari-Toyota-Porsche-Cadillac et même les débutants de Lamborghini) qui se calaient en moins de trois minutes !!! 
Pour l’autre marque, la Dieppoise Alpine, le début de course fut des plus intéressants mais hélas deux casses moteurs stoppèrent définitivement trop vite, trop tôt les protos de Dieppe, et ce alors que la nuit vers vingt-deux heures samedi soir, six heures après le départ, commençait à envahir le circuit Sarthois.On avait quand même entrevue de très belles choses très encourageantes pour l’avenir de la marque au A fléché en Endurance.Alpine débute cette année en mondial WEC, alors que Peugeot en est déjà à sa troisième campagne depuis ses débuts en juillet 2022 à Monza … d’où la légitime inquiétude, vu le plateau qui depuis ne cesse de grossir (23 Hypercar cette année) et ce alors que sont annoncés pour l’avenir des 2025, l’arrivée d’Aston Martin avec ses Valkyrie et possible d’Acura, sans oublier Cadillac, Lamborghini et Isotta Fraschini qui devront doubler leurs effectifs selon le règlement qui exigera un minimum de deux bolides à chaque course !La bonne santé des Porsche et des Cadillac
On pensait évidemment que le fait d’arriver au Mans avec six Porsche – trois officiels alignés par la très professionnelle structure US du Team Penske et par deux équipes tout aussi expérimentés, Jota et Proton -était un avantage important pour les allemands de Stutgart.Il le fut puisque la marque allemande qui avait signé le temps de référence lors de la session de l’Hyperpole jeudi soir, fut ensuite en course, toujours dans l’allure.Au gré des bourrasques et des safety cars, on vit donc, tour à tour les Porsche Penske et les Porsche Jota aux avants postes.Mais sans doute, il eût fallu hisser encore plus haut le niveau de jeu de l’équipe de Stuttgart pour passer devant les magnifiques mécaniques italiennes et japonaises.Mais l’opération reconquête est assurément lancée et il serait bien étonnant que la marque allemande, ne soit pas en progression pour la fin de saison du Championnat du monde WEC.Et ce d’autant plus que Porsche avait gagné en début de saison, d’abord au Qatar, puis à Spa, raison pour laquelle on l’avait placé en tête des favoris pour Le Mans…
Seb Bourdais devra encore attendre et patienter !Le ’régional bien qu’il soit installé aux Etats-Unis depuis une bonne quinzaine d’années où il a fait une brillante carrière, Sébastien Bordais n’a pas de chance au Mans.Cette fois encore le sort a décidé qu’il ne serait pas prophète en son pays.La faute… à une fuite d’huile moteur qui contraignait son ami le multiple Champion Indycar et lauréat des 500 miles à Indianapolis, le Néo-zélandais Scott Dixon à rentrer leur Cadillac, la N°3 la belle dans les boxs.
Pourtant, on vit de très bonnes Cadillac au nombre de trois en piste qui justifièrent les espoirs placées en elles par le staff de GM (Général Motors).
La voiture d’Earl Bamber- ancien vainqueur en 2015 avec Porsche – fut pendant toute le début de matinée un sparadrap dans les roues des Ferrari et des Toyota.Elle ne lâcha prise que lorsque les marques rivales haussèrent le ton.
Un fabuleux duel Ferrari Toyota

Devant, deux marques imprimèrent une empreinte très forte sur une course chamboulée par les caprices de la météo. On le sait Le Mans, lorsqu’il pleut, devient l’Enfer de Dante… Pour les pilotes mais aussi pour les gestionnaires des pneumatiques, puisque les averses ne sont pas toujours homogènes sur tout le circuit et que souvent, ça sèche ici aussi vite que ça mouille la bas à l’extrémité du tracé.A ce petit jeu, cette fois les Ferrari furent les plus opérationnelles, averties sans doute par la déconvenue de Spa.
A chaque averse, le choix des pneumatiques fut juste, une performance dans le capharnaüm sarthois.En fait comme en face les hommes de Toyota eux non plus, ne se trompaient pas dans la partition, on assista à l’une des éditions les plus tendues de ces exceptionnelles 24 Heures.La différence en fait, se fit sur un coup du sort. Une portière qui ferme mal, un directeur de course qui contraint la 51 à rentrer régler le problème, un refuelling décalé et on s’aperçut que si le Danois Nicklass Nielsen parvenait à ne pas dilapider son énergie, il contraignait José-Maria Lopes – un ancien triple champion du monde des voitures de tourisme du WTCC avec Citroën – à un rude combat.Le jeune homme d’Ahrus fut exemplaire. En fait il sut conserver… 2 % d’énergie disponible, soit un peu moins de deux litres de carburant. Remarquable travail d’une équipe de haut niveau.
Cette édition après celle du Centenaire l’an passé, fut une année exceptionnelle. Elle rentrera c’est une évidence dans la légende mancelle comme celle de la nuit sous ‘safety car, pendant plus de 4 heures et ce jusqu’au petit matin au lever du jour, et à partir de 3 h 44′, un peu ennuyeuse mais qui par la suite nous offrit un dénouement qui, lui, fut grandiose.Il y a des années où vraiment, que nous sommes contents d’être de cette fantastique fête de la performance.
Preuve est encore une fois donnée qu’il faudra bien se pencher sur le pourquoi de la création de plaisir déclenché par la discipline sportive mécanisée.Avec les nouvelles énergies plus propres, avec des réflexions multiples sur comment moins gaspiller les différentes énergies, il reste encore une belle place pour le véritable plaisir automobile.
La meilleure preuve ?Cette année comme la précédente s’est déroulée à guichets fermés depuis novembre dernier, avec la présence de 300.000 fans, rassemblés tout autour du circuit des 24 Heures du MansOui l’endurance et son épreuve phare, cette course reine des 24 Heures démontrent si besoin en est, lac popularité de cette épreuve ! Jean Michel LE ROYPhotos : Thierry COULIBALY – Stéphane CAVOIT – Willy CHANTELOUPLE CLASSEMENT FINAL DES 24 HEURES DU MANS
1 – Fuoco-Molina-Nielsen (Ferrari 499P) Ferrari, 311 tours2 – Lopez-Kobayashi-de Vries (Toyota GR010) Toyota à 14″2213 – Pier Guidi-Calado-Giovinazzi (Ferrari 499P) Ferrari AF Corse à 36″7304 – Estre-Lotterer-L. Vanthoor (Porsche 963) Penske à 37″8975 – Buemi-Hartley-Hirakawa (Toyota GR010) Toyota à 1’02″8246 – Campbell-Christensen-Makowiecki (Porsche 963) Penske à 1’45″6547 – Bamber-Lynn-Palou (Cadillac V-LMDh) Cadillac à 2’34″4688 – Stevens-Nato-Ilott (Porsche 963) Jota à 3’02″6919 – Button-Hanson-Rasmussen (Porsche 963) Jota à 3’36″75610 – Bortolotti-Kvyat-Mortara (Lamborghini SC63) Lamborghini à 2 tours11 – Vandoorne-Di Resta-Duval (Peugeot 9X8) Peugeot à 2 tours12 – Jensen-Müller-Vergne (Peugeot 9X8) Peugeot à 2 tours13 – Caldarelli-Cairoli-Grosjean (Lamborghini SC63) Lamborghini à 2 tours14 – Serravalle-Bennett-Vernay (Isotta Fraschini Tipo6) Isotta Fraschini à 9 tours15 – Jarvis-Garg-Siegel (Oreca 07-Gibson) United AS à 14 tours (1er LMP2)16 – Smiechowski-Lomko-Novalak (Oreca 07-Gibson) Inter Europol à 142 tours17 – Lafargue-van Uitert-de Gerus (Oreca 07-Gibson) IDEC à 14 tours18 – Perrodo-Barnicoat-Varrone (Oreca 07-Gibson) AF Corse) à 14 tours19 – Cullen-Pilet-Rihelmi (Oreca 07-Gibson) Vector à 14 tours20 – Hyett-Delétraz-Quinn (Oreca 07-Gibson) AO by TF à 16 tours21 – Mattschull-Binder-Horr (Oreca 07-Gibson) DKR à 16 tours22 – Kaiser-Caldwell-De Angelis (Oreca 07-Gibson) Algarve à 17 tours23 – Sales-Beche-Huffaker (Oreca 07-Gibson) Panis à 18 tours24 – Rao-Bell-Vesti (Oreca 07-Gibson) Cool à 20 tours25 – Scherer-Heinemeier Hansson ( Oreca 07-Gibson) Nielsen à 20 tours26 – Fluxa-Jakobsen-Miyata (Oreca 07-Gibson) Cool à 22 tours27 – Shahin-Schuring-Lietz (Porsche 911 GT3 R) Manthey à 30 tours (1er LMGT3)28 – Leung-Gelael-Farfus (BMW M4) WRT à 31 tours29 – Derani-Aitken-Drugovich (Cadillac V-LMDh) ActionExpress à 31 tours30 – Roda-Pedersen-Olsen (Ford Mustang) Proton à 31 tours31 – Hartshorne-Tuck-Mies (Ford Mustang) Proton à 31 tours32 – Bovy-Frey-Gatting (Lamborghini Huracan) Iron Dames à 32 tours33 – Heriau-Mann-Rovera (Ferrari 296) AF Corse à 32 tours34 – Robin-Boguslavskiy-K. van Der Linde (Lexus RC F) Akkodis ASP à 32 tours35 – J. Laursen-C. Laursen-Taylor (Ferrari 296) Spirit à 32 tours36 – Hoshino-Bastard-Sorensen (Aston Martin Vantage) D’ Station à 32 tours37 – Kimura-Masson-Hawksworth (Lexus RC F) Akkodis ASP à 32 tours38 – Koizumi-Baud-Juncadella (Corvette Z06) TF Sport à 33 tours39 – Wainwright-Serra-Pera (Ferrari 296) GR Racing à 33 tours40 – Iribe-Millroy-Schandorff (McLaren 720S) Inception à 36 tours41 – Malykhin-Sturm-Bachler (Porsche 911 GT3 R) Manthey à 38 tours42 – Keating-Albuquerque-Hanley (Oreca 07- Gibson) – United à 39 tours43 – Van Rompuy-Andrade-Eastwood (Corvette Z06) TF Sport à 44 tours44 – Schiavoni-Cressoni-Perera (Lamborghini Huracan) Iron Lynx à 53 tours45 – Jani-Tincknell-Andlauer (Porsche 963) Proton à 60 tours46 – Hardwick-Robichon-Barker (Ford Mustang) Proton à 84 tours47 – Frijns-Rast-S Van Der Linde (BMW M Hybrid V8) WRT à 215 tours Meilleur tour : Kamui Kobayashi, en 3’28″756 ABANDONS Kubica-Shwartzman-Ye (Ferrari 499P) AF CorseBourdais-van der Zande-Vautier (Cadillac V-LMDh) CadillacCottingham-Costa-Saucy (McLaren 720S) UnitedHamaguchi- Pino- Sato (McLaren 720S) UnitedJaminet-Nasr-Tandy (Porsche 963) PenskeJames-Mancinelli-Riberas (Aston Martin Vantage) HeartKurtz-Braun-Catsburg (Oreca 07-Gibson) Crowdstrike APRPetrobelli-Voorde -Yoluc (Ferrari 296) JMWFalb-Allen-Simmenauer (Oreca 07-Gibson) DuqueineAl Harthy-Rossi-Martin (BMW M4) WRTMarciello-Wittmann-D.Vanthoor (BMW M Hybrid V8) WRTLapierre- Schumacher- Vaxiviere (Alpine A424) AlpineRied-Capietto-Viscaal (Oreca 07-Gibson) ProtonChatin-Habsburg-Milesi (Alpine A424) AlpineFlohr-Castellacci-Rigon (Ferrari 296) AF Corse ]]>










